vendredi 25 mai 2012

Pardon 3 - Le pardon est-il soumission?


Le pardon n’est pas soumission. Soumission à une doctrine religieuse. Surtout si je me soumets par peur, les religions ont inventé l’enfer pour obliger les gens à se soumettre. Le véritable pardon est un acte d’amour. Mais en même temps il est évident qu’il est difficile de pardonner à quelqu’un. Si je pardonne parce que ma religion m’a enseignée qu’il y avait une obligation à pardonner, il ne peut y avoir de véritable pardon. Le pardon par soumission à une doctrine n’a pas de sens.

Par contre le véritable pardon a lieu quand nous retrouvons le contact avec la divinité qui est en nous. Pour
les chrétiens le véritable pardon a lieu quand le Christ commence à habiter en nous. Vous ne vous soumettez pas à la volonté divine, vous êtes en unité avec elle. Alors, à ce moment là, il n’y a plus de ressentiment, plus de haine, c’est comme si vous étiez en totale unité avec l’océan divin et c’est parce que à ce moment là, vous êtes habité par le Christ en vous, c’est l’amour, la joie et la compassion qui déborde de vous.

« C’est très difficile de pardonner à quelqu'un". Mais, c’est vraiment terrible de ne pas pardonner. Parce que si je ne pardonne pas, je m’impose d’abord une souffrance à moi-même, alors qu’il a une grande joie dans le pardon. Et dès que je pardonne, le Divin prend le relais et s'occupe de moi. En pardonnant, je ne me soumets pas à la volonté divine, je m’accorde avec elle, je m’ouvre à la conscience d’amour. Si je ressens le besoin de punir, de me venger, je me coupe de la réalité du Christ en moi. Si je pardonne, avec le cœur, alors le Divin prend le relais et tout commence à s’harmoniser d'une manière surprenante. Comme dit Jésus ce n’est pas moi qui agit, c’st le Père qui agit en moi. Mais, c’est aussi la Mère, la puissance de l’Amour émise par Marie est étonnante, parce qu’elle ouvre le cœur. Marie, c’est la puissance maternelle du pardon.  Cette puissance est celle qui cherche à faire grandir le Christ en nous, à nous révéler en tant qu’être humain dans notre complétude

Les chrétiens en ont entendu parler, ils l'ont chanté, mais, très peu l'ont ressenti, l’ont vécu. Et même s’ils l'ont ressenti, ils n'ont pas su comment le donner aux autres. Et cela est devenu belle histoire, ou quelque chose d'irrationnel. Pourquoi n’ont-ils pas pu le transmettre ? Parce que la doctrine, le conditionnement religieux ne tiennent pas compte du vécu, du ressenti. Jésus dit « cherchez la vérité et la vérité vous rendra libre ». Donc, si tu n’es pas libre, tu n’es pas dans la vérité ! Le pardon participe à cette liberté.

Si quelqu'un me fait du mal et que je lui dis intérieurement : « Mère,[1] pardonne à cette personne, je ne suis pas encore capable de pardonner par moi-même et je te remets cette blessure que j’ai en moi. »  

Alors, vous risquez d’être surpris de constater dans les jours qui suivent que vous avez pardonné. Et en même temps, vous allez sentir de la légèreté en vous, comme libéré d’un poids qui vous encombrait.  Par moi-même, je peux être incapable de pardonner, mais si je m’ouvre à la conscience de Jésus ou de Marie, ce sont eux qui vont agir en moi. Encore une fois, ce n’est pas une question de croyance religieuse, mais d’ouverture intérieure. Cela vient du pouvoir de la compassion. Celui qui nous blesse est souvent quelqu’un de blessé. Pardonner en esprit et en vérité enlève ma propre blessure, mais aussi la blessure de celui qui m’a blessé.

Si ma compassion n’est pas suffisante, celle de Jésus ou de Marie peuvent y pallier. Même si je n’ai pas de religion. Et encore mieux, si je n’ai pas d’idée préconçue.


[1] Ou Marie, ou Jésus.

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